Visuel avec texte "Même sans le savoir; les aidants participent tous à la construction d'une société solidaire"

Oct 26, 2022

Accompagner les proches aidants, le rôle des plateformes de répit

En France, 8 à 11 millions d’aidants soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Plus précisément, un aidant est « une personne qui vient en aide à titre non professionnel, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités quotidiennes ». Rencontre avec Nathalie Caron […]

En France, 8 à 11 millions d’aidants soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Plus précisément, un aidant est « une personne qui vient en aide à titre non professionnel, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités quotidiennes ». Rencontre avec Nathalie Caron et Cyril Floquet, directrice et coordonnateur pour la plateforme d’accompagnement et de répit APAJH du nord de l’Aisne.

Conçues pour répondre aux problématiques rencontrées par les aidants (isolement, épuisement, manque de reconnaissance…), les plateformes de répit s’adressent aux aidants familiaux ou proches aidants de personnes en situation de handicap quel que soit le handicap et l’âge, accompagnés ou non par une structure médico-sociale, de manière temporaire ou permanente.

À travers son travail, la plateforme tente d’améliorer la qualité de vie des aidants et des aidés, de lutter contre l’isolement, d’éviter l’épuisement des aidants, de renforcer leur pouvoir d’agir et de coordonner les actions avec les acteurs du territoire. « Il y a un gros travail de socialisation parce que les familles sont généralement isolées » insiste Cyril Floquet, coordonnateur pour la plateforme. « C’est compliqué pour eux d’avoir du lien, de pouvoir sortir, surtout quand vous avez un enfant à domicile et, en plus, s’il y a une fratrie derrière c’est encore plus compliqué ».

« Les besoins, c’est vraiment au cas par cas »

Le soutien apporté par la plateforme est un soutien individualisé, à la demande. Le coordonnateur, premier interlocuteur de la plateforme, « va faire un travail d’écoute, un travail sur le repérage des besoins et des attentes, en vue de co-construire le projet d’accompagnement et de répit ». La plateforme se veut être « un guichet d’information et d’orientation » nous explique Nathalie Caron, directrice de la Plateforme d’Accompagnement et de Répit du nord de l’Aisne.

La structure aiguille les aidants vers des professionnels et des dispositifs existants. Flexibles, les rendez-vous peuvent se dérouler à domicile ou sur un lieu neutre, toujours dans une logique d’adaptation aux besoins des aidants. En fonction de ces derniers, la plateforme peut proposer :

  • Un accueil, une information et des conseils personnalisés
  • Une écoute et un soutien individuel
  • Un accès à la formation pour les proches aidants et pour le couple aidant/aidé
  • Un accès aux activités collectives renforçant le lien social entre aidants, ainsi que des actions de prévention à destination du couple aidant/aidé
  • Un accès aux temps de loisirs et à des séjours vacances
  • Un accès à des solutions de répit (à domicile et/ ou à l’extérieur du domicile)

« Pour faciliter l’accès au répit à domicile, la PFR propose aux aidants un forfait de 48h par an 2 fois 2 heures par mois ou bien 4 heures consécutives. Il n’y a pas d’objectif éducatif, c’est vraiment un temps de répit pour l’aidant ». Pour se faire, nous faisons appel à des éducateurs libéraux– Nathalie Caron

Dans le cadre de la journée nationale des aidants, la Plateforme d’Accompagnement et de Répit du nord de l’Aisne a d’ailleurs organisée une journée dédiée au bien-être.  « Les aidants ont été pris en charge du petit déjeuner jusqu’à la collation avec différents ateliers menés par des professionnels : sophrologie, massage, coiffure, yoga, balnéothérapie, aquagym et un café rencontre. Le petit déjeuner, le déjeuner ainsi qu’une collation ont été offerts pour qu’il n’y ait pas de frein financier tout simplement. Pendant ce temps, l’équipe a pris en charge les aidés notamment pour les aidants qui n’avaient pas de solutions. » raconte Cyril Floquet.

Nouvelle avancée pour la Plateforme d’Accompagnement et de Répit du nord de l’Aisne :  l’équipe a répondu à un appel à projet du Conseil Départemental et de la CNSA pour mettre en place, sur différents lieux géographiques, des groupes de paroles en faveur des aidants de PSH sur 18 mois. Ces groupes sont instaurés depuis septembre 2022.

Nouvel accord temps de travail à l’APAJH : Qu’en est-il du don de congés pour les proches aidants ?

Le nouvel accord temps de travail qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023 pour l’ensemble des salariés de la Fédération APAJH comporte des nouveautés quant au don de congés pour les proches aidants.

« En application des dispositions légales, un salarié peut faire un don de jour de congés ou de repos dans les conditions suivantes :

  • Lorsqu’un salarié est parent d’un enfant gravement malade de moins de 20 ans victime d’une maladie, d’un handicap ou d’un accident qui nécessite des soins et une présence continue (dans les conditions définies à l’article L.1225-65-1 du Code de travail
  • Lorsque le salarié est « proche aidant » et qu’il vient en aide à un proche en situation de handicap (incapacité d’au moins 80%) ou un proche âgé et en perte d’autonomie dans les conditions définies aux articles L.3142-25-1 et L.3142-16 du Code du travail)

Le don peut porter sur tous les jours de repos non pris, à l’exception des 4 premières semaines de congés payés.

Le salarié souhaitant faire un don à un autre salarié en fait la demande à son employeur. Le salarié bénéficiaire de don adresse à l’employeur un certificat médical détaillé, établi par le médecin chargé de suivre l’enfant ou la personne aidée.

Le salarié bénéficie du don de jours de repos conserve sa rémunération pendant son absence. Toutes les périodes d’absence sont assimilées à une période de travail effectif ». 

-extrait de l’Accord d’entreprise relatif à la durée de travail-

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