L'UEEA de Dieppe a ouvert ses portes le 5 novembre

Nov 16, 2018

Unités d’enseignement élémentaire autisme | L’APAJH, acteur-pilote de l’expérimentation

La stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022 a lancé le projet d’UEEA, les unités d’enseignement élémentaire autisme. Depuis la rentrée 2018, cinq UEEA sont expérimentées en France, dont 3 gérées par l’APAJH dans la Somme, le Rhône et la Seine-Maritime. En 2014, le 3ème plan autisme avait créé les unités d’enseignement maternelles (UEM). Ce dispositif médico-social […]
La stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022 a lancé le projet d’UEEA, les unités d’enseignement élémentaire autisme. Depuis la rentrée 2018, cinq UEEA sont expérimentées en France, dont 3 gérées par l’APAJH dans la Somme, le Rhône et la Seine-Maritime.

En 2014, le 3ème plan autisme avait créé les unités d’enseignement maternelles (UEM). Ce dispositif médico-social permet à des enfants âgés de 3 à 6 ans de suivre un cursus adapté, au sein d’une école ordinaire.

Dans la lignée des UEM, la Stratégie nationale pour l’Autisme au sein des troubles du neuro-développement publiée par le secrétariat d’état chargé des personnes handicapées, lance une expérimentation visant les écoles élémentaires. A la rentrée 2018, ce sont donc 5 UEEA, unités d’enseignement élémentaire autisme, qui ont vu le jour.

Trois structures expérimentales portées par l’APAJH

Parmi ces structures expérimentales, trois sont gérées par l’APAJH à Amiens (Somme), Dieppe (Seine-Maritime) et au Vaulx-en-Velin (Rhône). C’est l’école Louise Michel d’Amiens qui a, la première, ouvert les portes de son UEEA le 3 septembre. L’unité a rapidement été au complet avec quatre enfants en provenance d’une UEMA, trois d’une Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) et trois d’une classe ordinaire.

A Dieppe, l’école Louis de Broglie a accueilli le 6 novembre ses sept premiers élèves dans des salles dédiées à l’UEEA. A Vaulx-en-Velin, c’est le 19 novembre que les élèves ont  fait leur rentrée dans l’unité, après une semaine de formation commune à destination des parents et des professionnels de l’UEEA.

 

L’UEEA est vraiment le chaînon manquant pour des jeunes qui ont besoin d’un étayage éducatif plus important qu’en Ulis mais qui ne relèvent pas pour autant de l’Institut médico-éducatif.

Nous sommes à la fois dans un dispositif pérenne et expérimental,  explique Martine Pirat-Cramet, directrice du pôle enfance du territoire rhodanien, pérenne car la classe qui va ouvrir est appelée à perdurer au même titre que les unités d’enseignement en maternelle autisme et nous avons pu recruter du personnel dédié en CDI, en l’occurrence un éducateur spécialisé et un accompagnant éducatif et social. Expérimental car avec les quatre autres UEEA qui ouvrent en 2018 nous allons participer, en fonction de ce que nous allons vivre en testant la formule beta, à l’élaboration du cahier des charges définitif de ces unités.[1]

Des dispositifs complémentaires

L’UEEA est vraiment le chaînon manquant pour des jeunes qui ont besoin d’un étayage éducatif plus important qu’en Ulis mais qui ne relèvent pas pour autant de l’Institut médico-éducatif. S’il n’est pas impossible que des enfants arrivent directement d’UEMA, il ne s’agit pas d’une « filière » et les enjeux éducatifs ne sont pas les mêmes. En UEMA, on construit la socialisation et souvent le plan de rééducation et on prépare les enfants qui le peuvent à l’inclusion en milieu ordinaire. Si le travail inclusif est toujours très prégnant en UEEA, le travail de rééducation est géré en externe par un Sessad ou des professionnels libéraux“, poursuit Martine Pirat-Cramet.

L’objectif commun visé par ces deux dispositifs est une scolarisation en milieu ordinaire. Par ailleurs ces deux dispositifs s’inscrivent dans le projet de construction d’une école pleinement inclusive et dans l’objectif plus général de la construction d’une société inclusive.
Les retours d’expérience des enfants, familles et professionnels de l’éducation nationale et du secteur médico-social, acteurs des 5 UEEA, serviront de base à la généralisation du dispositif en 2019.

D’ores et déjà, nous savons que l’APAJH gérera une nouvelle UEEA à Melun (77) pour la rentrée 2019.


La nécessaire inclusion dès le plus jeune âge, une revendication forte de l’APAJH

La Stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement rappelle qu’en 2015, sur les 45 000 enfants avec autisme repérés par les enquêtes annuelles de l’Éducation nationale, 32 000 sont scolarisés à l’école ordinaire et 12 000 en établissement médico-social. Un peu plus d’un tiers des enfants seulement sont scolarisés en maternelle à temps complet. Cette exclusion de l’école dès le plus jeune âge a également des répercussions sur la vie professionnelle et sociale des parents.

Dans le document Société inclusive –  Nos revendications pour un réel parcours inclusif, la Fédération APAJH revendique notamment la nécessité de « penser et proposer des solutions d’accueil dès le très jeune âge, notamment pour permettre aux parents qui le souhaitent de poursuivre leur activité professionnelle ». La Fédération APAJH met en exergue le besoin d’accélérer la scolarisation à l’école de tous : externaliser toutes les unités d’enseignement dans les écoles, collèges, lycées, lycées professionnels, avec les accompagnements nécessaires ; multiplier les unités d’enseignement maternel pour les enfants présentant des troubles du spectre autistique.

Cliquez ici pour consulter le document Société inclusive –  Nos revendications pour un réel parcours inclusif, la Fédération APAJH

[1] Extrait d’une interview accordée au magazine Hospimedia – 07/11/2018 – auteur : Emmanuelle Deleplace

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