En bref :
- L’ONU a rendu public son rapport concernant la politique Handicap menée en France
- Il soulève de nombreuses inquiétudes quant à l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)
- Pour Jean-Louis Leduc, directeur général de la Fédération APAJH :”il faut aussi voir dans ce rapport la nécessité d’accélérer les processus de transformation des réponses d’accompagnement proposées dans nos structures”
Le 14 septembre, l’ONU a rendu son rapport concernant la politique « handicap » menée en France. S’il souligne quelques avancées positives, le document soulève de nombreuses inquiétudes quant à l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).
Sur les vingt pages du rapport, seule une et demi parle des aspects positifs de la politique « handicap » menée par la France. Les pages restantes dressent un portrait très critique de la situation, dénonçant « une législation et des politiques publiques fondées sur le modèle médical et des approches paternalistes du handicap ».
Parmi les carences mises en avant : le manque d’accessibilité des transports ou de la télévision, des mesures de protection juridique jugées trop contraignantes, la persistance des stéréotypes négatifs dont souffrent les personnes en situation de handicap, et la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), revendication forte de l’APAJH.
L’ONU persiste et signe concernant « La désinstituionnalisation »
En 2017, la rapporteure de l’ONU Catalina Devandas-Aguilar avait déjà pointé du doigt la politique menée en France, en déclarant « il n’existe pas de bon établissement d’accueil ».
Le Collectif Handicaps, dont l’APAJH fait partie, a pris acte de la position du Comité sur la dénonciation très ferme de l’institutionnalisation systémique des personnes en situation de handicap. Le Collectif estime ainsi qu’il est indispensable d’accélérer la transformation de l’offre afin d’être en mesure de répondre toujours mieux aux aspirations de vie de chacun, quelle que soit la situation de handicap.
Jean-Louis Garcia, président de la Fédération APAJH a déclaré :« Ce rapport ne m’étonne pas du tout avec son aspect très dogmatique et cette vision très anglo-saxonne du handicap. Il ne reflète pas la profonde évolution de nos établissements ».
« Même si des propos nous interpellent car ils ne reflètent pas certaines avancées de ces dernières années, il faut aussi voir dans ce rapport la nécessité d’accélérer les processus de transformation des réponses d’accompagnement proposées dans nos structures car des évolutions majeures sont encore à conduire pour donner le pouvoir d’agir aux personnes en situation de handicap et répondre pleinement à leurs souhaits et attentes », explique Jean-Louis Leduc, directeur général de la Fédération APAJH.