Trois jours par semaine, Damien Lavergne, orthoprothésiste pour le groupe Lagarrigue, intervient, comme d’autres sociétés d’orthoprothésistes, au centre de médecine physique et de réadaptation (CMPR) de Pionsat, dans le Puy-de-Dôme. Son travail en coopération avec les professionnels APAJH est le fruit d’un partenariat solide entre le CMPR et Lagarrigue, pour proposer des solutions toujours plus adaptées aux besoins des patients.
Pouvez-vous nous parler de votre activité au CMPR de Pionsat ?
Mon métier consiste à concevoir des prothèses, à appareiller les patients qui ont perdu un membre inférieur ou supérieur, que l’amputation soit liée à une artériopathie à un événement traumatique ou suite à un cancer. Mon rôle est de faire le lien entre médecin et patient. Je conçois la prothèse en fonction de ce que le médecin convient avec le patient. Le médecin donne l’avis médical, moi l’avis technique. Ensemble, on présente la solution au patient.
Pour réaliser une prothèse, il y a beaucoup de données à prendre en compte : la physionomie du patient bien sûr mais aussi les différents matériaux à utiliser en fonction du besoin. L’appareillage permet beaucoup de variantes. On veille à éviter la standardisation de l’appareillage : une prothèse adaptée pour une personne ne le sera pas du tout pour une autre.
Comment est née votre collaboration avec le CMPR ?
La coopération entre le groupe Lagarrigue et le CMPR est née d’une rencontre professionnelle entre le Docteur Pantera, médecin au CMPR, et moi-même. Nous avions déjà travaillé ensemble au CHU de Clermont-Ferrand et une confiance professionnelle mutuelle s’est instaurée et renforcée au fil du temps. Nous avons donc pris l’habitude de se consulter mutuellement par rapport à certains patients.
Depuis 4 ans, le groupe Lagarrigue apporte son savoir-faire aux patients du centre. Il y a aujourd’hui une réelle fidélité. Au début, je venais une fois par semaine. Puis les besoins ont augmenté et je suis maintenant présent 3 jours par semaine. Les professionnels du Centre pensent que je suis salarié de l’APAJH tellement ils me voient !
“Sur Clermont-Ferrand et même sur toute la région Auvergne, le centre est mis en avant pour la rééducation et la réadaptation des patients amputés”
Quelles sont les passerelles entre les différents acteurs de la santé sur ce territoire ?
En tant qu’orthoprothésiste, je vais dans différents centres même si je suis principalement à Pionsat car c’est le centre réfèrent de l’appareillage. Sur Clermont-Ferrand et même sur toute la région Auvergne, le centre est mis en avant pour la rééducation et la réadaptation des patients amputés. L’hôpital de Clermont doit en priorité envoyer ses patients amputés au CMPR. C’est donc très intéressant pour moi de travailler au centre car je peux suivre de nombreux patients, en moyenne 24. J’ai peu de collègues qui peuvent en suivre autant !
Il y a aussi toutes les avancées technologiques du CMPR qui rendent ce partenariat particulièrement intéressant pour moi. Grâce au Grail (laboratoire d’analyse du mouvement) , nous avons pu, avec le Docteur Pantera, peaufiner, préciser des réglages. Pour nous c’est une aide précieuse pour mieux appareiller et accompagner le patient. Ces différentes innovations et la collaboration avec le CMPR m’ont permis de progresser, de repousser mes limites. C’est positif pour toute la région, pour les patients.