Depuis septembre 2017, Charlène Rivoire, assistante sociale à la plateforme de répit des aidants d’un proche avec TSA APAJH de l’Ain, suit la formation « Case management » proposée par le Centre de formation de la Fédération APAJH et l’université de Lausanne. Témoignage.
Je suis la formation Case management depuis septembre 2017, je fais partie de la 2ème promotion. Un programme de Case management est mis en place quand la situation d’une personne est jugée complexe et que les réponses utilisées jusqu’à maintenant ne permettent pas de débloquer sa situation. Il s’agit de faire appel aux expertises de chacun mais en leur demandant de décloisonner leur pratique, de sortir de « leur zone de confort » pour pouvoir proposer un accompagnement cousu-main.

Charlène Rivoire, assistante sociale à la plateforme de répit des aidants APAJH de l’Ain
Du case management, on en fait avec 50 % des aidants qu’on accompagne. Dans l’Ain, nous n’avons pas de lieu de répit, de centres de vacances spécialisés ou de service d’accueil de jour spécialisé pour les enfants ou les adultes autistes.
Si nous voulons répondre aux aidants, nous devons donc imaginer avec eux une réponse de répit personnalisée. Je pense par exemple à une famille qui souhaitait avoir des temps de répit pendant leurs vacances d’été. La demande de répit était la suivante : un centre de vacances pour leur enfant avec autisme à proximité du domicile familial avec un retour tous les soirs au domicile. J’ai contacté un centre de loisirs qui a accepté d’accueillir le jeune. Nous avons fait du « Case management » car chaque partenaire a adapté ses pratiques pour répondre à la situation.
Le centre de vacances a mis à disposition un local repérable facilement par l’enfant avec à disposition ses « intérêts restreints » (pâte à modeler, etc.) pour qu’il puisse s’isoler et trouver du réconfort en cas d’angoisses. La maman était favorable à cet accueil mais n’était toujours pas rassurée par cette adaptation. Elle se demandait si les professionnels du centre de loisirs avaient une connaissance de l’autisme et s’ils sauraient accompagner son fils. Nous avons échangé avec la direction du centre de loisirs, la famille et une idée a émergé lors des échanges : solliciter l’auxiliaire de vie scolaire qui le suit toute l’année. La direction du centre de loisirs connaissait cette personne et elle l’a embauchée en tant qu’animatrice BAFA. La présence de cette professionnelle apportait un repère supplémentaire à ce jeune. Le reste de l’équipe a été sensibilisé à la situation du jeune, à ses particularités ce qui a permis une meilleure prise en compte des besoins et une adaptation des réponses.
Chaque intervenant est un peu sorti de sa zone de confort pour pouvoir tricoter une réponse personnalisée aux aidants ainsi qu’à cet enfant.