Depuis 2018, Morgane Béjot et l’équipe du SAVS accompagnent Matthieu dans son quotidien, notamment pour l’aider à se stabiliser et à s’approprier son appartement.

Mai 14, 2019

Vivre chez soi…en étant accompagné | rencontre avec le SAVS de Chalon-sur-Saône

Issus de la loi du 11 février 2005, les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) suivent des personnes en situation de handicap dans leur vie quotidienne. En matière d’habitat, ce travail permet aux personnes de vivre dans un logement autonome, tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé. Rencontre avec le SAVS APAJH de Chalon-sur-Saône.  « Bonsoir, je […]

Issus de la loi du 11 février 2005, les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) suivent des personnes en situation de handicap dans leur vie quotidienne. En matière d’habitat, ce travail permet aux personnes de vivre dans un logement autonome, tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé. Rencontre avec le SAVS APAJH de Chalon-sur-Saône.

 « Bonsoir, je me sens un peu angoissé(e) alors je vous appelle ». A Chalon-sur-Saône, le service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) met à disposition des 45 personnes qu’il accompagne actuellement un numéro de téléphone et un suivi 24h/24, 7 jours sur 7. Pour celles qui vivent seules dans leur logement, l’existence de ce numéro et du service de nuit offrent une sécurité supplémentaire, un service rassurant pour les soirs où la solitude se fait trop envahissante.

Morgane Béjot est Technicienne de l’intervention sociale et familiale au SAVS depuis 2012 : « L’équipe éducative du SAVS intervient auprès des personnes pour tout ce qui concerne leur vie quotidienne, leur logement, leur santé, etc. Nous développons des réseaux, des partenariats de proximité pour pouvoir leur proposer des solutions dans tous les domaines de la vie. Nous nous inscrivons dans une démarche de coordination ».

De la recherche du logement à son aménagement, un accompagnement multiple

« En termes de logement, les besoins des personnes sont larges. Nous pouvons intervenir dans la recherche du bien, son aménagement, l’achat de meubles, puis l’entretien et la sécurité une fois que la personne est installée.

 Il y a encore des logements précaires, nous interpellons donc les tuteurs ou les bailleurs.  Nous intervenons dans la gestion du quotidien : courses, compréhension du courrier, gestion du budget parfois. Il y a aussi un travail d’accessibilité : cela peut être difficile de trouver un logement adapté. La personne doit forcément faire des concessions pour accéder à un logement ». Morgane Béjot donne l’exemple d’un locataire habitant un logement adapté dans une résidence qui ne compte qu’une seule place de parking réservée aux personnes en situation de handicap… pour 4 résidents qui en auraient besoin.

Très majoritairement locataires, les personnes accompagnées par le SAVS font souvent face à des difficultés financières. Avec une allocation adulte handicapé (AAH) à 860 euros, elles sont nombreuses à être exclues du parc privé et du centre-ville. Morgane Béjot témoigne: « Pour trouver des appartements, nous démarchons des associations, des bailleurs sociaux. Parfois, nous pouvons trouver des logements dans le parc privé mais ils sont souvent plus chers et nous faisons encore face à des a priori de la part de certains bailleurs ». 

« Ma vie a basculé dans le bien »

Matthieu est accompagné par le SAVS depuis 2018. Après avoir rencontré des difficultés de voisinage dans ses précédents logements et avoir été hospitalisé, il vit aujourd’hui dans son appartement à Chalon-sur-Saône.

« Je voulais vivre à Chalon pour être plus tranquille par rapport à mon ancien logement mais aussi pour me rapprocher de la ville et de mes activités. Je me déplace beaucoup en bus donc c’était important d’être près des transports. Je me sens bien dans mon logement. Avant dans mon ancien logement, je n’avais plus envie de faire le ménage, la cuisine. Je n’avais qu’un micro-onde. Maintenant j’ai envie de m’y remettre. Avant je ne pouvais pas faire ce que je voulais chez moi, maintenant je fais ce que je veux chez moi ».

Si Matthieu habitait déjà cet appartement quand son accompagnement a commencé, le SAVS l’a aidé à se stabiliser, à gagner en autonomie et à s’approprier les lieux.  « Avec le SAVS, on a acheté des meubles, nous faisons ensemble les courses le vendredi. Depuis que j’ai le SAVS, ma vie a basculé dans le bien ».  Et quand on lui demande comment il envisage l’avenir chez lui : « aujourd’hui j’ai une copine mais c’est trop tôt pour dire si j’ai envie de m’installer avec elle. Je suis à l’aise chez moi comme ça ».

Avec un budget très serré, les équipes du SAVS ont dû faire preuve de ténacité pour pouvoir meubler l’appartement de Matthieu. « Nous avons dû faire appel à des partenaires. Nous avons comparé, approché plusieurs magasins. Nous avons finalement réussi à lui trouver un canapé, une télé, un aspirateur, etc. en respectant son budget grâce à l’association La Ressourcerie», explique Morgane Béjot.

Se sentir bien chez-soi

Depuis le 7 juin 1988, les équipes du SAVS suivent le parcours de Martine. Il y a 20 ans, c’est l’ESAT où travaillait Martine qui a contacté le SAVS lorsque celui-ci était encore un foyer avec des logements éclatés. « J’ai déménagé 3 fois en 20 ans. La première fois, j’habitais en rez-de-chaussée et ça ne me plaisait pas. Puis j’étais au 2eme étage mais il n’y avait pas d’ascenseurs. Puis j’ai déménagé dans mon logement actuel » précise Martine, « mais je ne suis pas très bien car j’habite loin de mon ami qui est dans le centre-ville. Mais il n’y a pas de logement dans mon budget dans le centre-ville ».

Quand Martine s’est installée dans cet appartement, le SAVS l’a aidé dans son aménagement et l’adaptation : « j’ai une salle de bain avec une douche italienne. Au début, il y avait une baignoire, ce n’était pas adapté. Nous avons attendu un an et demi avant que la douche soit installée. J’ai aussi choisi les meubles avec le SAVS». Aujourd’hui, tout le travail des professionnels du SAVS consiste à aider Martine à reprendre le cours de sa vie après de graves problèmes de santé et plusieurs semaines d’hospitalisation.

Bien au-delà de la recherche de logement, l’action du SAVS est un accompagnement du quotidien pour permettre à chacun de se sentir bien chez-soi pour ensuite se sentir mieux avec les autres. « Toutes les personnes que nous accompagnons ont investi leur logement, s’y sentent à l’aise. Je pense à une personne qui était dans un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale. Nous l’avons aidée à trouver un logement qu’elle a tout de suite investi. Avant, elle n’entretenait pas son logement car elle ne s’y sentait pas bien. Maintenant elle se sent mieux et elle prend soin de chez elle et donc d’elle-même », conclut Morgane Béjot.

 

 

 

À lire aussi…

Lutte contre les agissements sexistes au travail

Lutte contre les agissements sexistes au travail

Parfois plus difficiles à percevoir que le harcèlement sexuel, les agissements sexistes n’en sont pas moins nocifs. Déstabilisation, perte de confiance en soi, isolement ou santé dégradée, les agissements sexistes ne sont jamais anodins.

RH – L’annualisation du temps de travail, le Guide pratique.

RH – L’annualisation du temps de travail, le Guide pratique.

L’annualisation du temps de travail consiste à aménager le temps de travail des salariés sur une année, ce qui déroge au principe selon lequel l’aménagement du temps de travail se fait sur une semaine (35h). L’annualisation du temps de travail est une des modalités d’organisation prévue par l’accord d’entreprise sur le temps de travail en vigueur au sein de la Fédération APAJH. Elle permet de faire varier la durée hebdomadaire du travail en fonction des périodes de haute ou de basse activité.