En bref :
- Le compte personnel de formation (CPF) permet d’acquérir des droits à la formation professionnelle
- La Loi “Avenir professionnel” transforme le CPF en 2019
- Parmi les principales évolutions : une monétarisation des crédits de formation, une simplification des démarches avec un interlocuteur unique et davantage de formations éligibles
En vigueur depuis 4 ans, le compte personnel de formation connaîtra courant 2019 sa première réforme d’ampleur. Parmi les principales évolutions, un crédit en euros et non plus en heures et davantage de formations éligibles. Ludovic Billat, chargé de développement RH, nous en dit plus sur ces changements.

Ludovic Billat, chargé de développement RH
La loi “Avenir professionnel”, adoptée par le Parlement le 1er août 2018, prévoit de transformer le compte personnel de formation (CPF). « Instauré en 2015 en remplacement du droit individuel à la formation (DIF), le CPF est ouvert à tous, y compris aux travailleurs d’ESAT, dès l’entrée sur le marché du travail », explique Ludovic Billat.
« C’est un dispositif totalement à la main du salarié pour gérer ses demandes de formation. La porte d’entrée est la plateforme moncompteactivite.gouv.fr. Elle permet de consulter le nombre d’heures acquises, de rechercher des formations et de compléter son dossier de demande de formations. Mais en 2019, ça change ! ».
En 2019, la loi Avenir Professionnel apporte trois évolutions majeures au CPF :
- le passage d’un crédit formation en heures à un crédit en euros
- le salarié a un seul interlocuteur pour trouver sa formation, monter son dossier, s’inscrire.
- le remplacement d’un système de listes de formations par à un système de critères.
Pour consulter votre CPF, rendez-vous sur www.moncompteactivite.gouv.fr
Un CPF désormais alimenté en euros
« A partir de 2019, les droits à la formation seront comptabilisés en euros, et non plus en heures. Toutes les heures acquises avant seront converties, rien ne sera perdu ! Avec ce changement, on gagne en lisibilité. Avant, on pouvait avoir 24h de crédit mais qui ne permettaient pas de financer des formations de 21h car le taux horaire était trop élevé. Ce crédit en euros est également mieux adapté aux nouveaux modes de formations comme le e-learning».
Les salariés se verront accorder un crédit de 500 euros par an (800 euros pour les salariés peu qualifiés), avec un plafond de 5000 euros. Un décret gouvernemental doit préciser les modalités de calcul et de conversion des crédits de formation. Les partenaires sociaux se sont majoritairement opposés à cette monétarisation.
“A partir de 2019, ce sera plus simple pour le demandeur puisque la plateforme deviendra le seul interlocuteur pour toutes les démarches, y compris le financement. Avec la réforme, la plateforme est l’unique interface pour gérer ses formations”
Une simplification des démarches
« Avant, le salarié devait contacter l’organisme de formation pour établir des devis, puis faire la demande sur le site du CPF, ensuite transmettre son dossier à UNIFAF, notre organisme paritaire collecteur agréé, puis de nouveau se rapprocher de l’organisme de formation. A partir de 2019, ce sera plus simple pour le demandeur puisque la plateforme deviendra le seul interlocuteur pour toutes les démarches, y compris le financement. Avec la réforme, la plateforme est l’unique interface pour gérer ses formations.»
Cette plateforme numérique devrait être disponible au second semestre 2019.
Dans la même démarche de simplification, le dispositif CIF (Compte individuel de formation) disparaît pour être intégré au CPF. Il devient le CPF de transition professionnelle.
Plus de choix pour le salarié
Autre évolution apportée par la réforme : la disparition des listes de formations éligibles au CPF. Aujourd’hui, le salarié ne peut choisir que des formations figurant sur des listes élaborées par les commissions paritaires des branches. Ce système de listes crée des disparités entre les branches et les territoires et peut être bloquant pour le demandeur. A partir de 2019, le choix de formation sera beaucoup plus large.
En plus des actions déjà éligibles (VAE, bilan de compétences, permis de conduire, etc.), de nouvelles formations pourront donc être financées par le CPF courant 2019 :
- les certifications professionnelles et habilitations enregistrées au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles)
- la validation de blocs de compétences