Mar 2, 2018

Le mode file active | retour d’expérience du SAVS de Saint-Quentin

En bref : Le Service d’accompagnement à la vie sociale de Saint-Quentin est passé en mode “file active” en 2017. La file active implique de passer d’une logique de “places” à une logique de personnes. Le principe de la file active permet d’accompagner davantage de personnes et offre plus de souplesse aux structures. Depuis 2017, […]

En bref :

  • Le Service d’accompagnement à la vie sociale de Saint-Quentin est passé en mode “file active” en 2017.
  • La file active implique de passer d’une logique de “places” à une logique de personnes.
  • Le principe de la file active permet d’accompagner davantage de personnes et offre plus de souplesse aux structures.

Depuis 2017, le service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) de Saint-Quentin, dans l’Aisne, est passé en mode « file active », à hauteur de 30% de l’agrément. Noémie Lefebvre, monitrice-éducatrice au SAVS explique le concept et revient sur la mise en place dans l’établissement.

Quelles sont vos missions au SAVS de Saint-Quentin ?

Je suis monitrice-éducatrice depuis mai 2013 et j’accompagne une quinzaine de personnes. C’est un accompagnement socio-médico-éducatif. Je propose également un projet d’activité annuel avec des objectifs définis avec toute l’équipe, et notamment en lien avec le projet personnalisé d’accompagnement des personnes. Il est proposé essentiellement aux personnes les plus isolées.

En 2015, le Conseil départemental de l’Aisne a réalisé un diagnostic organisationnel et financier de tous les SAVS et SAMSAH, avec comme objectif de tendre vers une file active. Quels ont été les impacts sur le SAVS de Saint –Quentin ?

Suite à ce diagnostic et à un appel à projet du Conseil départemental,  l’agrément du SAVS est passé de 58 à 72 places. Pour accompagner ce changement, nous avons, les professionnels, été associés à cet audit en amont. Toute l’équipe a ainsi contribué à ce diagnostic. Toute l’organisation et le fonctionnement du SAVS ont été analysés dans le détail : missions, types d’accompagnements avec ses objectifs, les PPA, le temps passé sur les accompagnements, la durée des accompagnements, les temps de réunion, de notes, etc. Nous avons organisé des réunions d’équipe pour “répartir” les personnes accompagnées, en fonction de leurs besoins. Nous avons notamment différencié celles qui nécessitaient un accompagnement séquentiel, c’est-à-dire, partiel, et celle à temps complet. Certaines personnes n’ont besoin de nous voir qu’une à deux fois par mois par exemple.

Pour vous, qu’est-ce que la file active et quels sont ses avantages?

En tant que professionnels, nous n’employions pas beaucoup le terme de « file active » avant. Le principe de file active permet d’accompagner davantage de personnes. Auparavant, les personnes accompagnées en séquentiel comptaient comme une place et il y avait 10 personnes sur liste d’attente. Avec la file active, nous pouvons répondre à davantage de demandes.  Le passage en file active nous a aussi permis d’accélérer les choses par rapport  aux projets des personnes : certaines étaient suffisamment autonomes pour « sortir » de l’accompagnement mais n’osaient pas. Aujourd’hui, si la personne est autonome, on l’accompagne vers l’autonomie et donc vers une sortie du SAVS avec un accompagnement adapté avec d’abord un passage en séquentiel par exemple.

La file active permet aussi de mieux cibler l’accompagnement : certaines personnes vont avoir besoin uniquement d’aide au logement ou d’accès à la santé. Elle offre une souplesse par rapport aux personnes que l’on voit toutes les 3 semaines par exemple.

Auparavant, les personnes accompagnées en séquentiel comptaient comme une place et il y avait 10 personnes sur liste d’attente. Avec la file active, nous pouvons répondre à davantage de demandes.  Le passage en file active nous a aussi permis d’accélérer les choses par rapport  aux projets des personnes…

Comment cette démarche a-t-elle été accueillie ?

Pour le passage en file active, chaque professionnel a dû s’adapter. Cela n’a pas été évident pour tout le monde. Pour les personnes en situation de handicap, ce n’était pas évident non plus, il a fallu bien leur expliquer les changements pour les rassurer. La mise en place ne s’est pas faite du jour au lendemain, ça s’est fait sur 6 mois. Nous avons senti des changements au niveau de nos emplois du temps : nous avions moins de temps de bureau pour gérer nos démarches administratives avec du recul. La mise en place a peut-être été trop rapide, sur une année cela aurait été plus simple pour les équipes.

Témoignage d’une personne accompagnée par le SAVS :

« Au début c’était difficile d’avoir un suivi tous les 15 jours car j’ai souvent besoin d’être rassurée. Aujourd’hui, avec le travail réalisé avec mon référent, je me sens bien et moins dépendante. Cet accompagnement tous les 15 jours me correspond ».

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