Mar 2, 2017

Témoignage : sentiment d’appartenance et management dans un SAVS

En bref Un SAVS est un service d’accompagnement  à la vie sociale. Le SAVS de Sens accompagne 71 personnes Florence Buchet, chef de service au SAVS, présente le SAVS et ses missions Elle explique également comment s’organisent les professionnels au sein du SAVS Rencontre avec Florence Buchet, chef de service au SAVS de Sens En […]

En bref

  • Un SAVS est un service d’accompagnement  à la vie sociale.
  • Le SAVS de Sens accompagne 71 personnes
  • Florence Buchet, chef de service au SAVS, présente le SAVS et ses missions
  • Elle explique également comment s’organisent les professionnels au sein du SAVS

Rencontre avec Florence Buchet, chef de service au SAVS de Sens

En août 2012, Florence Buchet a rejoint l’APAJH en tant que chef de service du Foyer d’hébergement, du SAVS et du  SAMSAH de Sens (Yonne). Dans des services avec des fonctionnements spécifiques comme les SAVS, il est parfois difficile de créer un sentiment d’appartenance, une cohésion d’équipe.  Florence Buchet nous fait part de son expérience.

Vous êtes chef de service du SAVS de Sens depuis août 2012. Pouvez-vous nous présenter le SAVS et ses missions ?

Un SAVS est un Service d’accompagnement  à la vie sociale. Il accompagne des personnes ayant reçu une notification de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Le SAVS est agréé pour recevoir toutes les situations de handicap. Il s’adresse à des personnes  en situation de handicap intellectuel et psychique. Elles vivent seules ou en couple, avec ou sans enfants, dans leur propre logement ou chez leurs parents.

Les personnes sont accompagnées par un éducateur ou une conseillère en économie sociale et familiale (CESF). Au SAVS de Sens, nous comptons trois CESF, trois éducateurs, une infirmière et un médecin coordinateur (psychiatre).

L'équipe du SAVS de Sens

L’équipe du SAVS de Sens : Florence Buchet , chef de service, Delphine Chnani , éducatrice spécialisée, Karen Mathieu , CESF, Anne-Sophie Latreille , CESF, Annick Pasquier , éducatrice spécialisée et Anne Baudry , éducatrice spécialisée.

Combien de personnes sont accompagnées par le SAVS ?

Nous accompagnons actuellement 71 personnes pour un agrément  de 76. 46 personnes travaillent à l’ESAT de Sens, 4 à l’EA de Sens, 14 sont sans emploi et 7 sont retraités. 58 personnes ont une mesure de protection. Le SAVS accompagne les personnes dans toutes les étapes importantes de la vie mettant en place un suivi adapté en fonction de leurs besoins. Les attentes et les situations de vie sont donc très diverses avec une échelle des âges étendue. La moyenne d’âge est de 43 ans.

“Nous accompagnons les personnes dans tous les domaines que ce soit pour des démarches administratives, pour faire ses courses, pour accéder à un logement seul. C’est assez vaste comme missions. Le SAVS n’est pas un établissement qui accueille les personnes, ce sont les professionnels qui se rendent au domicile des personnes”

Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de nouvelles admissions, avec des personnes de plus en plus jeunes. Nous accompagnons par exemple des personnes âgées de 18 ou 19 ans en rupture de parcours professionnel ou scolaire ou alors, à l’inverse, qui sont orientées par des éducateurs de SESSAD en fin d’accompagnement en attendant qu’elles trouvent un emploi.

Mais nous suivons aussi une femme de 70 ans, que nous accompagnons depuis 1989. C’est l’appui du SAVS qui lui permet de se maintenir à domicile. Sans le passage de l’éducateur, elle devrait aller en maison de retraite. Cela pose aussi la question de notre mission : la MDPH ne souhaitait pas que nous accompagnions des personnes sur de si longues durées. Mais nous ne sommes pas systématiquement dans une démarche « d’augmentation » de l’autonomie pour les personnes accompagnées. Pour certaines, nous nous inscrivons dans une démarche de maintien.

Quelles réponses apporte le SAVS aux besoins et attentes des personnes en matière d’accompagnement ?

Nous accompagnons les personnes dans tous les domaines que ce soit pour des démarches administratives, pour faire ses courses, pour accéder à un logement seul. C’est assez vaste comme missions. Le SAVS n’est pas un établissement qui accueille les personnes, ce sont les professionnels qui se rendent au domicile des personnes.

La situation familiale des personnes implique une adaptation permanente : accompagnement dans l’organisation d’un mariage, inclusion de nouveaux partenaires pour les situations de divorce par exemple. Les éducateurs sont amenés à  accompagner aussi dans la construction de la relation parentale avec le ou les enfants. Un réseau avec les professionnels de l’enfance est en place. Lorsque l’enfant est placé à la demande des parents, le SAVS les accompagne dans le maintien du lien, afin qu’ils ne se sentent pas dépossédés de leur autorité parentale.

Environ 20% des mesures de protection sont exercées par un partenaire extérieur, pour plus de la moitié par un membre de la famille. Les mandataires judiciaires sont des partenaires clés dans l’accompagnement des personnes vers une meilleure compréhension et gestion de leur budget. Le SAVS bénéficie d’un mandataire judiciaire qui exerce environ 80% des mesures des personnes accompagnées.

Les nouveaux besoins repérés par le SAVS et les attentes  des personnes accompagnées sont de plusieurs ordres : soutien et accompagnement dans les situations de divorce, accompagnement médical, accompagnement dans la recherche d’une activité professionnelle, aide dans la gestion financière, accompagnement dans la demande d’une mesure de protection, intervention plus prégnante au niveau des enfants en bas âge du fait de la non intervention des travailleurs d’intervention sociale et familiale après 17h, gestion des relations de couple, etc.

Comment s’organisent les missions hors et dans les locaux du SAVS?

Lors de l’admission de la personne, un entretien permet de déterminer les modalités d’accompagnement. Certaines personnes en situation de handicap sont un peu frileuses au début, donc nous y allons crescendo. D’autres sont très en demande et nous pouvons mettre en place des accompagnements rapidement.

Les éducateurs évaluent ensuite la situation des personnes pendant une durée de 4 à 6 mois en moyenne. Ils se rendent au domicile des personnes et voient comment ils évoluent chez eux et à l’extérieur. Ils les suivent dans leur quotidien 1 à 2 fois par semaine.

Certains rendez-vous peuvent se faire dans nos locaux. Nous avons également une salle d’activités pour faire de la cuisine : cela est utile pour aider des jeunes gens qui vivent encore au domicile de leurs parents.  Nous poursuivons l’objectif de développer ce rôle du SAVS d’accompagner la personne vers un projet d’autonomie dans son logement.

Au bout de 4 à 6 mois, nous mettons en place le PPA (projet personnalisé d’accompagnement) qui découle de la période d’observation et des attentes et besoins de la personne.

Nous utilisons aussi le centre de formation de l’ESAT de Sens qui propose des formations intéressantes pour les personnes accompagnées : apprendre à repasser son linge, comment faire ses courses…

Comment créer un sentiment d’appartenance pour les professionnels dans une structure comme le SAVS ?

Le SAVS a connu des évolutions ces dernières années. L’équipe a doublé entre 2012 et 2013. Il y a un sentiment d’appartenance au SAVS même si l’on travaille souvent seul. C’est pour cela que nous organisons des points réguliers avec l’équipe. Ces échanges sont essentiels pour harmoniser l’ensemble et apporter un accompagnement de qualité pour la personne admise.

Tous les vendredis, l’équipe est au complet pour la réunion dite clinique. Nous échangeons alors sur les situations, malheureusement surtout sur celles qui posent le plus question. Notre public évolue vers davantage de problématiques d’ordre psychiatrique, c’est donc intéressant pour les éducateurs et les CESF de pouvoir échanger avec le psychiatre pour déterminer l’accompagnement le plus adapté possible.

Les professionnels du SAVS participent chaque lundi à une réunion d’équipe. Je n’y assiste pas. Ils se sont mis d’accord pour se réunir tous les 6. Ils se rencontrent et se transmettent les informations pour le bon déroulement de la semaine. Cela permet de confronter les points de vue des professionnels.

Des temps de réunion sont aussi organisés une fois par trimestre pour travailler autour du Plan d’Amélioration Continue et des indicateurs du projet de service afin qu’un travail d’équipe soit construit et que chaque membre de l’équipe s’implique dans la démarche d’amélioration continue.

Il arrive aussi que l’on travaille en binôme sur des situations. Par exemple, lorsque nous accompagnons des couples, il faut que les deux éducateurs référents travaillent en lien et se coordonnent. Nous avons le même cas avec des jeunes en colocation qui sont accompagnés par des éducateurs différents. Il faut s’organiser pour que tout  fonctionne.

Cela demande de la communication entre eux, avec moi. Cela passe par l’échange et la transmission d’informations.

 

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